Le groupe pétrolier Chevron a officiellement déposé une offre pour l’exploration de gaz naturel sur quatre blocs en eaux profondes au sud de la Crète. Le consortium formé avec la société grecque HelleniQ Energy a remis sa proposition dans le cadre de l’appel d’offres lancé par le gouvernement hellénique plus tôt cette année. Cette initiative fait suite à l’intérêt exprimé par les deux entreprises pour des zones situées au large de la péninsule du Péloponnèse et de l’île de Crète.
Un positionnement stratégique en Méditerranée orientale
La société Chevron a confirmé avoir soumis une candidature conjointe auprès de la société publique Hellenic Hydrocarbons and Energy Resources Management Company (HEREMA), en précisant qu’elle attendait désormais le processus d’évaluation des offres. La compagnie américaine a indiqué que cette démarche marquait son entrée sur le marché grec de l’exploration gazière, tout en soulignant l’importance stratégique de la Méditerranée orientale dans son portefeuille global.
De son côté, HelleniQ Energy a déclaré que cette participation renforçait ses activités d’exploration et de production dans la région. Les deux entreprises entendent s’appuyer sur les ressources sous-marines locales pour consolider leur position dans une zone où l’intérêt géopolitique ne cesse de croître. Les blocs proposés sont situés à proximité d’autres concessions déjà attribuées à un consortium mené par ExxonMobil, où des relevés sismiques sont en cours.
Un contexte géopolitique sous tension
La proposition du consortium intervient dans un climat régional tendu, alors que la Turquie maintient ses revendications sur des zones maritimes contestées, notamment en s’appuyant sur un mémorandum signé avec l’un des gouvernements rivaux en Libye. Ce document, considéré comme invalide par plusieurs pays, remet en question les droits des îles grecques à une zone économique exclusive complète, notamment autour de la Crète.
Le ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Stavros Papastavrou, a salué cette offre comme un signal fort de la volonté grecque de renforcer sa souveraineté énergétique. Selon lui, cette initiative vise à poser les bases d’une autonomie énergétique accrue et à exploiter pleinement le potentiel énergétique national dans une zone à fort enjeu stratégique.
Vers une diversification des approvisionnements en gaz
La Grèce, qui reste largement dépendante du gaz pour sa production d’électricité, cherche à accroître ses ressources domestiques dans le contexte des efforts européens visant à réduire la dépendance énergétique envers la Russie. Bien que le pays ait développé ses capacités en énergies renouvelables, le gaz reste un pilier de son mix énergétique.
Des découvertes majeures de gaz au large de l’Égypte, située au sud de la Crète, ont alimenté les attentes sur le potentiel des eaux grecques. Si les résultats des explorations à venir se révèlent concluants, ils pourraient repositionner la Grèce sur la carte énergétique de la région, à la croisée des routes gazières du Sud-Est européen.