La Commission européenne a lancé une nouvelle initiative réglementaire, intitulée Energy Highways, visant à éliminer huit goulets d’étranglement identifiés dans les infrastructures électriques du marché intérieur. Ces mesures visent à remédier à l’inefficacité du système de transport d’électricité au sein des vingt-sept États membres, à contenir les hausses de prix et à réduire les risques de rupture d’approvisionnement. La Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a indiqué que les sites concernés s’étendent du détroit d’Öresund au canal de Sicile.
L’initiative s’inscrit dans le contexte de pannes de grande ampleur ayant touché l’Espagne et le Portugal, ainsi qu’une flambée des prix dans certaines régions d’Europe du Sud-Est. Selon les autorités européennes, les faiblesses structurelles dans les interconnexions régionales nuisent à la stabilité du marché électrique et compromettent l’efficacité des mécanismes de régulation tarifaire.
Renforcement de l’intégration électrique ibérique
Le projet phare concerne le renforcement des interconnexions électriques entre la France et la péninsule Ibérique. En mai, l’Espagne et le Portugal ont demandé une intervention coordonnée de la Commission après un effondrement du réseau affectant l’ensemble de la zone. Les services techniques n’ont pas encore déterminé les causes exactes de cet incident, mais les régulateurs pointent le manque d’intégration comme un facteur aggravant.
Le commissaire européen à l’énergie, Dan Jorgensen, a rappelé que le prix de l’électricité dépend fortement du niveau de connectivité entre les systèmes nationaux. Il a précisé que le développement de ces interconnexions constitue désormais une priorité réglementaire, et s’est dit confiant sur la coopération des autorités françaises dans la mise en œuvre de ce chantier.
Mesures ciblées pour les régions isolées ou instables
Outre la péninsule Ibérique, le plan prévoit la mise en service de liaisons entre Chypre et le continent, la consolidation des infrastructures en Europe de l’Est et dans les Balkans, ainsi que l’intégration énergétique des États baltes. Ces actions sont conçues pour répondre à des déséquilibres persistants dans l’accès aux capacités de transport et au manque de coordination entre les opérateurs de réseau.
Un volet particulier concerne la mer du Nord, qui doit devenir un centre de connexion offshore pour les réseaux d’électricité. La Commission prévoit également deux corridors transnationaux dédiés à l’hydrogène : l’un reliera la mer du Nord à la Méditerranée, l’autre s’étendra du Portugal à l’Allemagne. Ces infrastructures sont destinées à structurer un cadre de régulation pour les futurs flux énergétiques à basse émission de carbone.
Réduction des écarts de prix dans le sud-est européen
Le dernier volet du programme cible les écarts de prix et l’instabilité du marché dans le sud-est de l’Europe, où les opérateurs sont confrontés à une forte volatilité. Les investissements envisagés doivent faciliter une meilleure synchronisation des réseaux et permettre une gestion transfrontalière plus efficace des capacités.
La Commission n’a pas précisé le calendrier ni les ressources budgétaires affectées à ces projets, mais les discussions réglementaires sont en cours avec les États membres impliqués. Les autorités européennes insistent sur la nécessité d’une coordination technique et politique afin d’atteindre les objectifs fixés.