L’association espagnole des entreprises électriques, Asociación de Empresas de Energía Eléctrica (Aelec), a alerté sur l’incapacité du réseau national à absorber de nouvelles capacités de production. Selon une analyse menée à partir de la carte publiée par les gestionnaires du réseau, plus de 80 % des nœuds de connexion sont saturés, ce qui limite les possibilités de raccordement pour de nouveaux projets industriels ou résidentiels.
Le manque de capacité freine les connexions nouvelles
Le réseau de transport électrique espagnol, principalement géré par Redeia, souffre d’un manque de marge de manœuvre pour intégrer de nouveaux flux de production. Cette situation expose le pays à des risques d’instabilité et de baisse d’efficacité. Dans un communiqué, Aelec indique que cette saturation pourrait entraver la mise en service de projets liés au stockage, à la mobilité électrique ou encore à la consommation industrielle.
L’association réclame une planification rigoureuse, un volume d’investissement accru et une révision du modèle économique régulant les infrastructures de transport. Elle affirme que sans ces ajustements, les opportunités économiques liées à l’électrification pourraient être compromises à long terme.
La question des rendements alimente le débat
L’équilibre financier des investissements dans le réseau électrique est au centre des préoccupations des acteurs du secteur. La Commission nationale des marchés et de la concurrence (Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia – CNMC) a récemment révisé à la hausse le taux de rendement des investissements, passant de 5.58 % à 6.46 %.
Cependant, les entreprises réclament un taux plus élevé de 7.5 %, arguant que les niveaux actuels sont insuffisants pour attirer les capitaux nécessaires. La récente panne généralisée survenue en Espagne et au Portugal le 28 avril a ravivé les interrogations sur la résilience du système électrique et le niveau d’investissement requis.
Les limites réglementaires freinent l’élargissement du réseau
Le financement des infrastructures reste encadré par des mécanismes de régulation définis par les autorités espagnoles. Les coûts sont répercutés sur les consommateurs finaux, ce qui rend toute décision sensible dans un contexte économique marqué par l’inflation et la pression sur le pouvoir d’achat.
Dans ce contexte, les opérateurs cherchent à convaincre les pouvoirs publics d’ajuster le modèle d’investissement afin de soutenir la croissance du réseau. « Sans ces conditions, il ne sera pas possible de connecter l’industrie, le logement, le stockage ou la mobilité électrique », a indiqué Aelec, évoquant un risque direct sur la compétitivité du pays.