Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a demandé une relance de la production pétrolière nationale en insistant sur la nécessité de rattraper le retard accumulé face aux autres pays producteurs. Lors d’une réunion avec les membres du gouvernement, il a dénoncé l’obsolescence des méthodes de production en vigueur en Iran, dans un contexte marqué par la menace du rétablissement des sanctions internationales.
Infrastructure vieillissante et dépendance économique
Ali Khamenei a déclaré que la production pétrolière de l’Iran était insuffisante, soulignant que l’économie du pays dépend encore largement de cette ressource. Il a insisté sur le fait que les outils actuellement utilisés dans le secteur pétrolier sont dépassés, comparant défavorablement la situation iranienne à celle des autres régions riches en hydrocarbures.
L’industrie pétrolière iranienne reste lourdement impactée par les sanctions imposées après le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018. Cette décision a entraîné des restrictions sévères sur l’accès de l’Iran aux équipements technologiques et a limité ses possibilités d’exportation, réduisant significativement ses recettes en devises.
Recherche de nouveaux partenaires commerciaux
Le guide suprême a également appelé à diversifier les marchés d’exportation du pétrole, actuellement concentrés à 92 % vers la Chine, selon les médias iraniens. Cette forte dépendance vis-à-vis d’un seul partenaire place l’Iran dans une position commerciale déséquilibrée, avec des volumes vendus à des prix souvent inférieurs aux standards internationaux.
Cette déclaration intervient alors que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont activé, le 30 août, le mécanisme dit de « snapback » prévu par l’accord de 2015. Cette procédure pourrait rétablir dans un mois les sanctions internationales levées il y a dix ans, à moins qu’un nouvel accord nucléaire ne soit conclu.
Blocage diplomatique et tensions persistantes
Dans une tribune publiée dans un quotidien britannique, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a indiqué que Téhéran restait prêt à s’engager dans un accord contraignant avec surveillance renforcée, à condition que les sanctions soient levées. Cependant, les relations entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont suspendues depuis juin, après des frappes menées par Israël et les États-Unis sur des sites nucléaires iraniens.
Le conflit de 12 jours déclenché par une attaque israélienne le 13 juin a gelé les négociations entre l’Iran et les États-Unis. Dans ce contexte, la volonté affichée par Téhéran de renforcer son secteur pétrolier s’inscrit dans un rapport de force diplomatique et énergétique où les intérêts économiques s’entremêlent avec les tensions géopolitiques.