EDF a signé en juillet un second prêt de €500mn ($535mn) avec la Banque européenne d’investissement (BEI), portant à €1bn ($1.07bn) le total engagé pour soutenir les projets d’interconnexion et de modernisation du réseau de distribution d’électricité géré par Enedis. Ce programme d’investissement, déployé sur les années 2024 et 2025, vise à accroître la résilience du réseau tout en accompagnant la montée en puissance des capacités renouvelables décentralisées.
Raccordement accru des sources décentralisées
Enedis, qui exploite 95 % du réseau public de distribution en France, doit faire face à une forte accélération des demandes de raccordement liées aux énergies renouvelables. À fin mai 2025, le pays comptait près de 1,2 million de producteurs d’électricité renouvelable, dont les deux tiers en autoconsommation. En comparaison, ils étaient 540 000 fin 2021. Environ 90 % de l’électricité issue de l’éolien et du solaire est injectée sur le réseau de distribution d’Enedis.
Un programme structuré autour des interconnexions
La deuxième tranche de financement signée avec la BEI permettra de couvrir environ 40 % des investissements prévus pour l’année 2025. Les fonds seront principalement alloués au raccordement de 7 GW de nouvelles capacités renouvelables, ainsi qu’à l’enfouissement ou au renouvellement de 2 500 km de lignes. Ces opérations visent à sécuriser l’acheminement de l’électricité et à renforcer les interconnexions régionales.
Un appui stratégique du bras financier européen
La Banque européenne d’investissement, partenaire historique d’EDF, a soutenu 40 % des investissements européens dans les réseaux énergétiques, les interconnexions et le stockage en 2024. Ce nouveau prêt s’inscrit dans le cadre du plan REPowerEU, qui vise à renforcer la sécurité énergétique de l’Union européenne par l’expansion des infrastructures et la diversification des sources d’approvisionnement.
Adaptation structurelle du réseau à l’électrification
À l’horizon 2050, l’électricité devrait représenter 55 % de la consommation d’énergie finale en France. Dans ce contexte, EDF anticipe une hausse significative des interconnexions nécessaires pour absorber l’augmentation des flux électriques, notamment entre territoires producteurs et zones urbaines consommatrices. Le programme d’Enedis répond à cette évolution par une stratégie d’adaptation du réseau fondée sur la numérisation, l’agilité et la résilience.
Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, a indiqué que « la banque de l’Union européenne joue un rôle majeur dans la sécurité énergétique du continent » et que ce financement « s’inscrit tout à fait dans cette dynamique ».