L’Italie pourrait manquer les objectifs climatiques fixés à l’échelle de l’Union européenne pour 2030, selon une étude conjointe publiée par le groupe énergétique Edison et le centre d’analyse TEHA. Le rapport pointe des retards importants dans les secteurs du développement des énergies renouvelables et du stockage énergétique, estimant que le pays accusera un décalage de dix ans dans la mise en œuvre de ces infrastructures.
Déploiement insuffisant et lenteur administrative
Selon l’étude, les lenteurs dans l’octroi de permis, la saturation des réseaux électriques, ainsi que la disponibilité limitée des terrains, allongent considérablement les délais d’exécution des projets solaires et éoliens. Le coût des projets solaires italiens reste par ailleurs supérieur de 20 % à ceux observés en France, en Allemagne et en Espagne. Ce différentiel est directement lié à la complexité administrative et aux contraintes techniques locales.
Potentiel hydraulique et technologies avancées
Le rapport identifie toutefois plusieurs leviers de croissance, notamment le développement de 56 nouveaux sites de stockage hydraulique représentant un potentiel de 13,6 gigawatts. Cette capacité serait essentielle pour renforcer la sécurité énergétique du pays tout en contribuant à sa résilience face aux dérèglements climatiques. À long terme, l’intégration de ces infrastructures avec des technologies nucléaires avancées et des systèmes de captage de carbone pourrait générer une hausse du produit intérieur brut (PIB) italien de 190 milliards d’euros en 2050.
Besoin de soutien aux chaînes d’approvisionnement locales
Le directeur général d’Edison, Nicola Monti, a déclaré que « nous devons réduire notre dépendance technologique et énergétique vis-à-vis de l’étranger ». Il a insisté sur la nécessité de renforcer les chaînes d’approvisionnement domestiques, notamment dans le domaine des pompes hydroélectriques, et de construire des alliances européennes autour des technologies émergentes comme le nucléaire de nouvelle génération et le captage du carbone.
Des recommandations pour accélérer la transition
Le document recommande aux autorités italiennes de simplifier les procédures d’autorisation, d’apporter une visibilité à long terme aux investisseurs et de réduire les coûts de l’énergie afin de stimuler les investissements dans le secteur. Ces mesures sont considérées comme essentielles pour repositionner l’Italie sur la trajectoire de décarbonation exigée par les engagements européens.