L’Inde a fermement rejeté les accusations d’irrégularités dans ses achats de pétrole russe, en réponse aux critiques émises par plusieurs pays occidentaux concernant ses liens énergétiques avec Moscou. Le ministre du Pétrole et du Gaz naturel, Hardeep Singh Puri, a souligné que toutes les transactions pétrolières sont effectuées via des “canaux audités, des transporteurs assurés et des négociants conformes”.
Selon lui, aucune règle internationale n’a été enfreinte et les mesures prises par le gouvernement indien ont contribué à stabiliser les marchés mondiaux. “Les critiques affirmant que l’Inde agit comme une blanchisserie pour le pétrole russe sont infondées. Le monde n’a pas d’alternative immédiate à un producteur qui fournit près de 10% du pétrole mondial”, a-t-il déclaré dans un article publié dans The Hindu.
Maintien des approvisionnements et des marges
Le ministre a rappelé que le pétrole russe, contrairement à celui du Venezuela ou de l’Iran, n’a jamais fait l’objet d’un embargo total, mais seulement de plafonds de prix imposés par les pays du G7 et de l’Union européenne. Il a précisé que l’Inde respecte pleinement ces restrictions, tout en assurant une continuité dans l’approvisionnement mondial.
Depuis des décennies, l’Inde figure parmi les principaux exportateurs mondiaux de produits pétroliers. Ses raffineries, qui importent du brut de plus de 30 pays, continuent de fonctionner à pleine capacité. Puri a également noté que les volumes d’exportation et les marges de raffinage sont restés globalement stables, même après l’interdiction européenne sur le pétrole russe, dont une partie est désormais transformée en Inde puis réexportée vers l’Europe.
Pression réglementaire croissante des Occidentaux
En juillet, l’Union européenne a adopté un 18e paquet de sanctions à l’encontre de la Russie, comprenant des mesures touchant les banques russes et les raffineries de Rosneft opérant en Inde. Le plafond du prix du pétrole brut russe a été abaissé à $47.60 par baril. En août, les États-Unis ont imposé une surtaxe de 25% sur certains produits pétroliers indiens liés aux importations russes.
Les autorités indiennes ont rejeté ces mesures, qualifiant d’injustifiées les critiques sur leurs relations énergétiques avec la Russie. Le ministère indien des Affaires étrangères a rappelé que plusieurs pays occidentaux avaient eux-mêmes favorisé ce type d’échanges dans le passé et continuaient à commercer avec la Russie dans d’autres secteurs.
Protection du marché intérieur
Face à la hausse mondiale des prix après le début du conflit en Ukraine, l’Inde a renforcé ses dispositifs internes. Les compagnies énergétiques publiques ont absorbé une partie des pertes, les taxes ont été réduites et les raffineurs ont été contraints de réserver 50% de leur essence et 30% de leur diesel au marché intérieur avant toute exportation.
Ces mesures ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement et de contenir les prix à la consommation pour les ménages indiens. Puri a insisté sur le fait que ces actions ont protégé l’économie indienne tout en respectant les cadres internationaux. “L’Inde a évité un choc pétrolier à $200 le baril”, a-t-il affirmé.