Au cours du week-end dernier, l’une des attaques de drones lancées depuis l’Ukraine a directement touché la centrale nucléaire de Kursk. Le drone, intercepté par la défense aérienne, a vu ses débris atteindre un transformateur auxiliaire, provoquant un incendie maîtrisé rapidement par les secours locaux. Rosatom, l’opérateur public russe du nucléaire, a confirmé que la production de l’unité Kursk-3, un réacteur RBMK de 1 000 mégawatts, avait été réduite de 50 %. Aucun blessé n’a été signalé à la suite de l’incident.
Une infrastructure sous pression sécuritaire
La centrale de Kursk comprend quatre unités RBMK. Deux d’entre elles ont déjà été définitivement mises à l’arrêt et une troisième est en maintenance planifiée, laissant Kursk-3 comme unique réacteur en service. Rosatom a précisé qu’il s’agissait de la première fois qu’une attaque de drone avait un impact direct sur l’exploitation nucléaire en Russie. La région de Kursk, voisine de l’Ukraine, a été la cible régulière de frappes de drones au cours des derniers mois, ce qui accentue la pression sur les infrastructures énergétiques.
Surveillance accrue de la situation radiologique
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que les niveaux de radiation restaient stables et dans les normes habituelles à proximité du site. L’agence a toutefois indiqué qu’elle ne pouvait pas confirmer de manière indépendante l’origine exacte des dégâts. De son côté, Rospotrebnadzor, l’autorité fédérale russe de protection des consommateurs, a mis en place un suivi renforcé, avec des relevés effectués toutes les deux heures dans les zones habitées proches de la centrale.
Conséquences pour la filière nucléaire russe
En 2024, Rosatom avait déjà envisagé un arrêt temporaire de la centrale de Kursk en raison des risques sécuritaires, après une incursion armée dans la région. Le chantier de construction de Kursk II, qui doit remplacer progressivement les unités RBMK par des réacteurs VVER plus modernes, avait lui aussi été affecté. L’incident de ce week-end illustre la vulnérabilité croissante des infrastructures nucléaires russes face aux attaques de drones, soulevant des interrogations sur la sécurité d’approvisionnement et sur la capacité de Moscou à maintenir ses projets de modernisation dans ce contexte.