La Chine a validé 25 gigawatts (GW) de nouvelles capacités charbonnées au premier semestre 2025, tandis que 21 GW ont été mis en service sur la période, un plus haut semestriel depuis 2016. Les ajouts annuels devraient dépasser 80 GW, prolongeant l’effet des vagues d’autorisations de 2022-2023. Cette dynamique de mise en service survient alors que la part du charbon dans la production d’électricité a reculé à 51 % en juin.
Permis, pipeline et chantiers
Le flux d’autorisations reste élevé mais en deçà des sommets récents : 25 GW permis au S1 2025, après des années 2022-2023 dépassant 100 GW annuels. Signe d’un pipeline soutenu, les projets « nouveaux et relancés » ont totalisé 75 GW sur la période, le plus haut niveau semestriel depuis une décennie. Ces ajouts répondent à une logique de sécurisation du système électrique et d’anticipation avant l’échéance de « pic carbone » fixée à 2030.
Les démarrages et reprises de construction ont atteint 46 GW au premier semestre 2025, soit l’équivalent de la capacité charbon de la Corée du Sud. En parallèle, les retraits demeurent modestes : 1 GW fermé au premier semestre et 16 GW depuis 2021, alors qu’il faudrait retirer 13 GW supplémentaires d’ici fin 2025 pour respecter l’objectif de 30 GW du 14ᵉ Plan quinquennal.
Mix électrique, demande et émissions
Le recul à 51 % de la part du charbon en juin s’inscrit dans un contexte de montée en puissance des renouvelables. Les ajouts cumulés en éolien et solaire devraient dépasser 500 GW en 2025, couvrant largement la croissance de la demande électrique. La production solaire a progressé de 20 % sur un an et celle de l’éolien de 10,6 %, tandis que la génération issue du charbon a reculé de 2,9 %. Plusieurs analyses estiment que les émissions de CO₂ du secteur électrique ont baissé au premier semestre 2025.
Production nationale et arbitrage import
Du côté minier, la production nationale de charbon a atteint 2,40 milliards de tonnes entre janvier et juin 2025, puis 2,78 milliards de tonnes sur janvier-juillet. La production de juillet s’est élevée à 380,99 millions de tonnes, en recul par rapport à l’année précédente. Ces volumes élevés ont réduit le recours aux cargaisons importées au premier semestre.
Les importations totales de charbon ont reculé de 11,1 % au S1 2025, à 221,7 millions de tonnes, avec un point bas de 33,04 millions de tonnes en juin. Dans le même temps, la demande s’est déplacée vers des charbons à plus forte valeur calorifique, réduisant la part des achats indonésiens, sur fond de prix régionaux déprimés.
Lecture industrielle et calendrier
L’année 2025 combine un recul de la part du charbon dans le mix et un pic d’entrées en service lié aux cycles de permis antérieurs. Les 46 GW de chantiers démarrés ou relancés au premier semestre laissent entrevoir un maintien du flux d’achèvements jusqu’en 2026-2027. La contrainte demeure du côté des retraits, encore insuffisants au regard des cibles fixées à horizon fin 2025. Dans ce contexte, la trajectoire de la demande, l’utilisation des capacités pilotables et la structure contractuelle d’achat d’électricité pèseront sur l’équilibre du parc.