Le gouvernement des États-Unis a ordonné l’arrêt immédiat des travaux du projet éolien offshore Revolution Wind, situé au large des côtes nord-est. L’infrastructure, portée par la société danoise Ørsted, devait fournir de l’électricité à environ 350 000 foyers dans l’État de Rhode Island. À ce jour, 45 des 65 turbines prévues sont installées, représentant environ 80 % d’avancement du chantier.
Le Bureau of Ocean Energy Management (BOEM), autorité en charge des ressources énergétiques marines, a publié une directive exigeant la suspension de toutes les opérations sur le site. Ce gel vise à permettre un réexamen du projet, invoquant des préoccupations liées à la sécurité nationale, sans plus de précisions sur la nature exacte des risques identifiés.
Cadre réglementaire renforcé et déclarations politiques
Depuis sa réélection, le président Donald Trump a intensifié les restrictions sur les projets liés à l’éolien. En janvier, plusieurs décrets ont suspendu la délivrance de nouveaux permis et l’accès aux financements fédéraux, affectant aussi bien les projets en mer qu’à terre. L’administration a justifié ces décisions par la volonté de protéger les paysages, les écosystèmes marins, et de renforcer la souveraineté énergétique nationale.
Ces mesures ont déjà entraîné la suspension d’un autre grand projet, Empire Wind, mené par le groupe norvégien Equinor au large de New York. L’arrêt temporaire de ces projets reflète un changement significatif dans la stratégie énergétique américaine, mettant en difficulté des acteurs majeurs du secteur.
Impact économique et réponse des entreprises
Pour faire face aux conséquences financières de l’arrêt de ses projets aux États-Unis, Ørsted a annoncé une levée de fonds de 60 milliards de couronnes danoises (soit 9,4 milliards de dollars) par émission de titres. Cette opération vise à renforcer sa capacité à absorber les coûts induits par la suspension et à explorer d’éventuelles voies de recours juridiques.
La société a précisé qu’elle « évaluait toutes les options » pour résoudre la situation, tout en maintenant son objectif de finaliser le parc éolien d’ici la fin de l’année prochaine. Toutefois, sans décision rapide de la part des autorités américaines, le calendrier de mise en service demeure incertain.
Répercussions sectorielles et position internationale
La suspension de Revolution Wind pourrait créer un précédent pour d’autres projets en cours sur le territoire américain, affectant la confiance des investisseurs dans le marché éolien offshore. Elle intervient dans un contexte de rivalités géopolitiques croissantes et de priorisation de la sécurité énergétique nationale sur les engagements précédents en matière d’énergies renouvelables.
Le secteur éolien offshore, bien que fortement développé par des groupes européens tels qu’Ørsted ou Equinor, reste dépendant des décisions politiques locales. La position actuelle de l’administration américaine reconfigure les perspectives de développement, notamment pour les projets en phase de pré-construction ou de négociation de financement.