Vattenfall a confirmé avoir retenu deux candidats majeurs dans la course à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en Suède : l’américain GE Vernova et le britannique Rolls-Royce SMR. L’énergéticien suédois entre ainsi dans la phase finale de sélection de son fournisseur pour de futurs petits réacteurs modulaires (SMR, pour Small Modular Reactors), une étape décisive dans le cadre du redéploiement nucléaire du pays. Ce projet, envisagé sur la péninsule de Värö, intervient dans un contexte de demande croissante en électricité et de pression sur les capacités de production.
La décision s’appuie sur une évaluation technique approfondie prenant en compte les contraintes d’espace et d’infrastructure du site de Värö, situé à proximité de la centrale existante de Ringhals. La zone présente une disponibilité sur le réseau électrique, une main-d’œuvre qualifiée en nucléaire, et une demande régionale élevée, ce qui la place en tête des options pour un déploiement rapide. Vattenfall considère que les deux fournisseurs sélectionnés disposent des meilleures capacités pour livrer dans les délais et les budgets définis.
Réacteurs compacts et coûts maîtrisés
Les deux fournisseurs proposent des technologies de réacteurs compacts avec des conceptions standardisées et simplifiées. Le BWRX-300 de GE Vernova et le SMR de Rolls-Royce intègrent les retours d’expérience issus de projets antérieurs à l’international. Leur format réduit permet d’envisager un assemblage en série, générant des économies d’échelle sur les coûts de construction, la main-d’œuvre et la logistique. L’option modulaire facilite également la gestion des effectifs, leur hébergement et leur transport durant la phase de chantier.
Le projet envisagé comprend soit cinq unités BWRX-300, soit trois SMR Rolls-Royce, pour une puissance totale estimée à environ 1 500 mégawatts (MW). À titre de comparaison, un réacteur SMR de 500 MW représente une capacité équivalente au tout premier réacteur à grande échelle d’Oskarshamn. Le combustible utilisé pour ces modèles bénéficie d’une chaîne d’approvisionnement déjà structurée chez Vattenfall, ce qui pourrait limiter les risques liés à l’approvisionnement.
Collaboration industrielle et perspectives futures
Vattenfall mène ce projet en lien étroit avec le consortium Industrikraft, qui regroupe 17 grandes entreprises industrielles suédoises. Ce partenariat vise à établir les bases d’un investissement commun via une société de projet dédiée. La stabilité politique à long terme est également identifiée comme un facteur clé de succès, notamment pour garantir les engagements nécessaires au développement du nucléaire civil.
Par ailleurs, une demande de mécanisme de partage des risques avec l’État est prévue. L’objectif est d’atténuer les incertitudes financières liées à la construction et d’accélérer les étapes de validation. Vattenfall projette déjà d’exploiter l’espace actuellement occupé par les unités Ringhals 1 et 2 pour ajouter jusqu’à 1 000 MW supplémentaires. La sélection définitive du fournisseur et la décision finale d’investissement interviendront dans les phases ultérieures du projet.