Les cours du pétrole ont légèrement augmenté mercredi, portés par un retrait plus marqué que prévu des stocks de brut aux États-Unis, ainsi que par l’optimisme prudent suscité par les discussions de paix en Ukraine. Le Brent s’échangeait à 65,92 dollars le baril, en hausse de 0,48 % par rapport à la clôture précédente, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) s’établissait à 62,27 dollars, en progression de 0,51 %.
L’American Petroleum Institute (API) a signalé une diminution hebdomadaire de 2,4 millions de barils dans les réserves américaines, un chiffre nettement supérieur aux prévisions des analystes, qui tablaient sur un recul de 1,2 million de barils. Cette baisse suggère une demande plus robuste, bien que les données officielles de l’Energy Information Administration (EIA) soient attendues plus tard dans la journée.
Progrès diplomatiques autour du conflit russo-ukrainien
En parallèle, les avancées diplomatiques visant à résoudre le conflit entre la Russie et l’Ukraine continuent d’influencer les marchés pétroliers. Antonio Costa, président du Conseil européen, a confirmé lors d’une réunion virtuelle la coopération étroite entre l’Union européenne et les États-Unis pour garantir la sécurité de l’Ukraine. Dans un message publié sur le réseau social X, il a insisté sur la nécessité d’un engagement commun pour une paix durable.
Costa a également réaffirmé le soutien unanime des États membres de l’Union européenne à l’égard de l’Ukraine, mentionnant la poursuite des pressions sur la Russie, la facilitation des échanges de prisonniers et la restitution des enfants déplacés. Il a souligné que la stabilité et la prospérité offertes par une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne faisaient partie des objectifs à long terme du bloc.
Implication américaine et dynamique trilatérale envisagée
Le président des États-Unis, Donald Trump, a reçu à la Maison-Blanche le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, accompagné de dirigeants européens, pour discuter de garanties de sécurité et de prochaines étapes diplomatiques. Trump a indiqué que des préparatifs étaient en cours pour une rencontre entre Vladimir Poutine et Zelenskyy, suivie d’un sommet réunissant les trois chefs d’État.
À l’issue de cette réunion, le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé qu’un face-à-face entre les présidents ukrainien et russe pourrait avoir lieu d’ici deux semaines. Si les pourparlers progressent, les marchés anticipent une possible levée partielle des sanctions visant le pétrole russe, ce qui pourrait modifier l’équilibre de l’offre sur le marché mondial.
Nouvelle pression tarifaire entre Washington et New Delhi
Parallèlement, les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Inde s’intensifient. L’administration Trump a décidé, le 6 août, d’imposer un tarif de 25 % sur certaines importations indiennes, en réponse aux achats continus de pétrole russe par New Delhi. Ce tarif, qui entrera en vigueur le 27 août, pourrait porter les droits de douane totaux à 50 % sur plusieurs produits.
Selon des analystes du marché, les raffineurs indiens devraient continuer à privilégier le brut russe, tant qu’il reste économiquement avantageux. Les discussions prévues en fin de mois entre Washington et New Delhi seront déterminantes pour la dynamique des flux pétroliers, en particulier dans un contexte de forte volatilité géopolitique.
Politique monétaire américaine : attentes autour de Jackson Hole
Les marchés attendent également des indications sur la trajectoire des taux d’intérêt aux États-Unis. Le président de la Réserve fédérale (Federal Reserve), Jerome Powell, s’exprimera le 22 août lors du symposium économique de Jackson Hole. Toute annonce relative à une baisse potentielle des taux pourrait influencer la demande énergétique, les conditions monétaires restant un facteur clé pour les prévisions de consommation de pétrole.