Chevron a annoncé la reprise en août d’exportations limitées de brut depuis le Venezuela vers les États-Unis, marquant la première livraison du genre depuis la suspension de ses activités par décision des autorités américaines. Cette évolution s’inscrit dans le cadre d’un allègement ciblé des sanctions, consenti après l’autorisation officielle des autorités de Washington permettant à Chevron de redémarrer l’extraction dans le pays sud-américain.
Encadrement réglementaire et contexte de marché
Le directeur général de Chevron, Mike Wirth, a précisé que le volume exporté restera limité dans un premier temps, avec pour objectif prioritaire le remboursement partiel de créances accumulées au fil des années d’interruption. Le brut vénézuélien, plus lourd et riche en soufre, est spécifiquement destiné à des raffineries installées sur la côte du Golfe du Mexique, dont les équipements sont adaptés à cette qualité de pétrole.
Chevron demeure aujourd’hui le principal opérateur étranger dans le secteur pétrolier vénézuélien, avec une production évaluée à environ 200 000 barils par jour, sur un total national légèrement supérieur à un million de barils quotidiens. Les sociétés Maurel & Prom, Repsol et ENI, présentes auparavant, ont vu leurs licences d’exploitation suspendues après la révocation de leurs autorisations respectives, limitant la présence internationale sur place.
Sanctions américaines et dynamique de production locale
Les flux pétroliers entre le Venezuela et les États-Unis sont strictement soumis à des dérogations spécifiques décidées par Washington. La première interdiction des exportations pétrolières avait été imposée lors du premier mandat présidentiel de Donald Trump. Chevron a pu toutefois entretenir et sécuriser ses installations pendant la période de suspension, avant d’obtenir en novembre 2022 un feu vert pour une reprise progressive de ses opérations.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a récemment déclaré que la production nationale avait augmenté de 12% ces derniers mois grâce à des efforts locaux. Malgré un contexte diplomatique tendu, des échanges ponctuels persistent entre Caracas et Washington, illustrés par des libérations réciproques de détenus et des négociations autour de la question migratoire.
Poids du Venezuela dans l’approvisionnement pétrolier américain
En 2024, le Venezuela figurait au quatrième rang des fournisseurs de pétrole brut des États-Unis, après le Canada, le Mexique et l’Arabie saoudite, d’après les données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (Energy Information Administration, EIA). La reprise partielle des exportations orchestrée par Chevron s’inscrit dans un contexte où la sécurisation de l’approvisionnement demeure une préoccupation majeure pour les raffineurs américains.
Mike Wirth a indiqué que la nouvelle phase d’exportation permettra progressivement de réduire le passif financier tout en préservant les installations concernées sur le territoire vénézuélien.