La centrale d’Aboño, en Asturies, a franchi une étape déterminante avec la conversion de son unité 2 au gaz naturel, confirmant la fin de l’exploitation du charbon pour ce site stratégique. Plus de 600 personnes et 80 entreprises ont participé à cette opération, nécessitant une planification minutieuse et 400 000 heures de travail sur une période totale de 18 mois. L’arrêt de l’unité, puis son redémarrage, ont été orchestrés pour assurer la continuité de la production électrique dans la région.
Modernisation de l’équipement et opérations de maintenance
L’intervention s’est concentrée sur la transformation de la chaudière, désormais adaptée à l’utilisation de gaz naturel et de gaz de hauts-fourneaux. Le groupe turbine et ses auxiliaires ont été entièrement révisés, après 73 000 heures d’exploitation depuis la dernière maintenance complète. L’unité de dénitrification a fait l’objet d’ajustements techniques pour optimiser la réduction des émissions d’oxydes d’azote, tandis que le gazomètre et les réseaux de gaz sidérurgiques ont été inspectés.
L’ensemble du système d’alimentation en combustible a été revu, avec le remplacement de 30 brûleurs à charbon par des brûleurs compatibles gaz naturel et hydrogène, ainsi que l’adaptation des brûleurs de gaz sidérurgiques. La réalisation de plus de 15 000 soudures, dont 3 000 sur la seule chaudière, témoigne de l’ampleur des travaux de maintenance technique.
Organisation du chantier et sécurité opérationnelle
La conversion a impliqué la coordination simultanée d’une forte main-d’œuvre et la gestion de multiples entreprises partenaires. Durant la phase la plus active, la coactivité des intervenants et la complexité des tâches ont nécessité plus de 800 inspections de sécurité, mettant en avant la priorité donnée à la prévention des risques professionnels.
Sur le plan industriel, la centrale d’Aboño dispose désormais d’une capacité supérieure à 500 MW, dépassant les prévisions initiales du projet. L’unité 1 est restée disponible tout au long des travaux, garantissant l’équilibre du système électrique asturien pendant la modernisation.
Les opérations de maintenance et de conversion ont également permis d’améliorer les performances environnementales du site, avec une réduction de près de 100% des émissions de particules, 90% pour les oxydes de soufre, 80% pour les oxydes d’azote et une baisse moyenne de 30% des émissions de CO₂. Depuis sa mise en service en septembre 1985, l’unité 2 a généré 131 625 GWh, couvrant l’équivalent de la consommation annuelle de toutes les habitations de Gijón sur 250 ans.