Le ministère serbe de l’Énergie a annoncé qu’un cinquième sursis de 30 jours avait été accordé par le département du Trésor des États-Unis à la société Naftna Industrija Srbije (NIS), opérateur clé du secteur pétrolier en Serbie. Cette décision concerne l’application de sanctions américaines visant les sociétés énergétiques russes, instaurées en janvier à l’issue du mandat de l’ancien président américain Joe Biden.
Un cinquième report dans un contexte tendu
La société NIS, contrôlée à environ 45% par Gazprom Neft, filiale du groupe russe Gazprom, assure l’exploitation de la seule raffinerie de pétrole du pays et joue un rôle stratégique dans l’approvisionnement énergétique de la Serbie. Le ministère des Mines et de l’Énergie a confirmé qu’il n’a pas été possible d’obtenir un report plus long, indiquant que la décision dépendait d’enjeux diplomatiques complexes entre puissances mondiales.
Les sanctions américaines, qui devaient initialement entrer en vigueur le 30 juillet, pourraient impliquer le retrait complet des intérêts russes au sein de NIS. La ministre des Mines et de l’Énergie, Dubravka Djedovic Handanovic, a déclaré que le pays reste dans une situation incertaine malgré ce nouveau sursis, soulignant les risques que ferait peser la perte d’un acteur clé sur le secteur.
Conséquences potentielles pour le secteur énergétique serbe
En cas d’application effective des sanctions, plusieurs scénarios sont envisagés pour les parts détenues par les sociétés russes, notamment une vente rapide des participations ou leur nationalisation par l’État serbe. À ce jour, le gouvernement serbe détient près de 30% du capital de NIS, les parts restantes étant réparties entre Gazprom, Gazprom Neft et des actionnaires minoritaires.
La Serbie reste fortement dépendante des importations de gaz russe, livrées principalement par l’intermédiaire de NIS. Le contrat d’approvisionnement en gaz naturel, signé entre Belgrade et Moscou au printemps 2022, devait initialement expirer fin mai mais a été prolongé jusqu’à la fin septembre, apportant un répit temporaire face aux incertitudes du marché.
Pressions sur la stratégie énergétique nationale
Les autorités serbes suivent de près l’évolution des discussions internationales autour de NIS et cherchent à limiter les répercussions d’une éventuelle rupture avec les acteurs russes. La situation demeure instable et expose le pays à des ajustements rapides en matière de stratégie énergétique et de gestion des ressources nationales.
La ministre Dubravka Djedovic Handanovic a souligné que l’équilibre actuel permet à la Serbie d’éviter des conséquences directes, mais la volatilité persistante de la situation internationale suscite de nombreuses interrogations au sein du secteur.