Le Permian Basin, principal foyer de production pétrolière et gazière des États-Unis, a enregistré une diminution significative de l’intensité de ses émissions de méthane entre 2022 et 2024. D’après les données publiées par S&P Global Commodity Insights, l’intensité des émissions liées à l’extraction d’hydrocarbures a chuté à 0,44% par baril équivalent pétrole en 2024, représentant une baisse de 29% sur un an.
Des volumes en forte diminution
L’analyse indique que les émissions annuelles absolues de méthane dans la région ont reculé de 21,3 milliards de pieds cubes (bcf) sur un an, soit une baisse de 22%. Depuis la fin de 2022, ce sont 55,2 bcf de méthane qui ont été évités, ce qui équivaut à 28,8 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2). Ce chiffre place la performance du bassin au-dessus de certains pays européens en matière de réduction d’émissions, et au-delà de l’impact cumulé de tous les véhicules électriques vendus aux États-Unis et dans l’Union européenne sur la même période.
L’impact des technologies de surveillance
La méthodologie d’évaluation repose sur plus de 500 campagnes aériennes haute résolution, couvrant 90% de la production locale, afin d’obtenir un panorama représentatif des fuites de méthane. La diminution des émissions touche l’ensemble des niveaux observés, des panaches les plus importants (plus de 1 000 kilogrammes par heure) jusqu’aux plus modestes (10 kilogrammes par heure).
Selon S&P Global Commodity Insights, ce recul s’explique par la généralisation d’équipements plus performants et l’essor de technologies telles que l’intelligence artificielle (IA), les capteurs sur le terrain et l’imagerie satellite, facilitant l’identification et la réparation rapides des fuites.
Conséquences économiques limitées
Malgré cette réduction, le contexte économique du gaz naturel dans la région limite la valeur commerciale du méthane capté. Le prix moyen annuel sur le marché spot en 2024 s’est établi à seulement $0.02 en raison de l’offre excédentaire et des contraintes d’exportation. La valeur économique perdue liée aux émissions fugitives représente ainsi à peine 0,002% des revenus totaux issus des hydrocarbures pour la même période.
Les opérateurs poursuivent le déploiement de systèmes prédictifs pour détecter et prévenir les émissions. L’intégration de la gestion du méthane dans les opérations de terrain devient une norme, soutenue par l’adoption de nouveaux équipements par les fabricants du secteur des services pétroliers.