La société Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA), entreprise pétrolière d’État du Venezuela, s’organise pour reprendre ses opérations d’exportation de brut en partenariat avec plusieurs groupes internationaux, selon des conditions proches de celles octroyées sous la présidence américaine précédente. Les préparatifs internes interviennent alors que les autorités américaines prévoient de délivrer de nouvelles autorisations à des partenaires historiques de PDVSA, notamment la multinationale Chevron, pour opérer des échanges pétroliers et procéder à des exportations depuis le pays.
Vers une modification de la politique de sanctions
Cette évolution attendue marque une inflexion par rapport à la stratégie américaine de pression appliquée depuis le début de l’année, ayant conduit à la suspension de la majorité des licences pétrolières vénézuéliennes au mois de mars. Les nouvelles autorisations, qui pourraient ne pas faire l’objet d’une communication officielle, visent à permettre le retour progressif des exportations dans un cadre réglementaire encadré. Les discussions en cours incluent aussi la possibilité de relancer les opérations d’expansion, selon des groupes de travail mentionnés par le président vénézuélien Nicolás Maduro.
Les modalités d’application des futures licences américaines devraient reprendre les mécanismes antérieurs. Auparavant, Chevron fournissait des diluants à PDVSA, qui livrait en échange des cargaisons de pétrole exportées vers les États-Unis. D’autres groupes européens, tels que Eni, Maurel & Prom et Repsol, opéraient principalement selon des schémas de troc pétrole contre carburants, avec un faible niveau de remboursement de dettes.
Reprise progressive des flux pétroliers internationaux
Depuis plusieurs années, la production pétrolière du Venezuela s’est stabilisée autour d’un million de barils par jour, avec une large majorité des exportations dirigées vers des raffineurs indépendants en Chine. Les sanctions américaines sur le secteur énergétique, initialement mises en place en 2019, ont profondément restructuré les flux commerciaux du pays. Une taxe secondaire sur les acheteurs de pétrole vénézuélien a été annoncée plus tôt cette année, mais n’a pas encore été appliquée.
La délivrance des nouvelles autorisations devrait permettre à PDVSA et à ses partenaires de reprendre les paiements de contrats et les opérations d’import-export via des échanges de brut. Toutefois, les règles américaines sur l’impossibilité de reverser les recettes pétrolières au gouvernement de Nicolás Maduro posent toujours la question de la conformité des transactions, alors que PDVSA conditionne le départ des cargaisons au paiement intégral des taxes et redevances.
Impacts sur l’opposition et perspectives pour les entreprises
Ce nouveau cadre réglementaire suscite des divergences au sein de l’opposition vénézuélienne, certains responsables estimant que le retour de Chevron à pleine capacité pourrait renforcer la position du gouvernement, tandis que d’autres y voient une opportunité de stabilisation économique. Les précédentes négociations entre PDVSA et Chevron avaient été suspendues en avril, faute d’accord sur les modalités de paiement, entraînant l’annulation de plusieurs cargaisons.
La reprise potentielle des opérations d’exportation intervient dans un contexte diplomatique marqué par un récent échange de prisonniers entre le Venezuela et les États-Unis. Selon une source proche du dossier, les procédures envisagées devraient reproduire les pratiques adoptées lors des précédentes licences, sans modification majeure pour les partenaires étrangers.