L’Union européenne (UE) a adopté un nouveau train de sanctions visant directement le secteur pétrolier de la Fédération de Russie, dans le but d’intensifier la pression économique et diplomatique. Ce dix-huitième ensemble de mesures introduit un plafond de 47,6 dollars le baril pour le pétrole brut russe destiné à l’exportation, soit 15% en dessous du prix moyen de marché, selon les autorités européennes. Les exportations pétrolières demeurent un pilier des revenus de la Fédération de Russie, représentant un tiers de ses recettes, d’après la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Un nouveau cadre de plafonnement des prix
Le mécanisme européen prévoit que toute compagnie pétrolière, flotte marchande ou acteur financier opérant au-delà du nouveau seuil s’expose à des sanctions. Cette mesure sera réévaluée tous les six mois, voire plus tôt en fonction de l’évolution du marché pétrolier. L’Union européenne s’aligne ainsi sur la tendance initiée par le Groupe des Sept (G7), qui avait fixé en 2022 un plafond de 60 dollars le baril. Le Royaume-Uni a déjà annoncé son soutien à cette nouvelle limitation, tandis que le Japon et le Canada étudient la possibilité de s’y associer. Les États-Unis, pour leur part, n’ont pas encore statué sur un alignement avec le nouveau niveau fixé par l’UE.
Réactions et adaptation des acteurs internationaux
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déclaré que le précédent plafond avait déjà contribué à réduire de 30% les revenus pétroliers russes. Du côté français, le président Emmanuel Macron a salué la coordination européenne, tandis que le Kremlin a affirmé chercher à atténuer l’impact de ces mesures sur son économie. La Fédération de Russie continue d’exporter massivement vers l’Inde et la Chine, malgré l’interdiction d’importation en vigueur sur le territoire européen.
Le président américain a imposé un délai de cinquante jours à Moscou pour accepter un cessez-le-feu, sous peine de nouvelles sanctions. Cette pression internationale s’accompagne de négociations internes au sein de l’Union européenne, notamment après la levée du veto de la Slovaquie sur ce nouveau train de mesures.
Extension des sanctions à la flotte et aux entités de contournement
Pour contrer les stratégies de contournement, l’UE a ajouté cent-cinq navires dits « fantômes » à sa liste noire, portant à quatre cent quarante-quatre le nombre de pétroliers sanctionnés pour leur implication dans l’acheminement du pétrole russe hors des circuits réglementés. Vingt-deux entités supplémentaires, dont onze non russes, sont également ciblées pour leur rôle présumé dans ces opérations. L’Union européenne a également inscrit pour la première fois une raffinerie du groupe Rosneft, implantée en Inde, parmi ses cibles.
L’aspect financier de ce nouveau train de sanctions est renforcé, avec vingt-deux banques supplémentaires interdites d’accès au réseau de paiement Swift, ce qui porte à quarante-cinq le nombre total d’institutions financières concernées. La Commission européenne précise que ces dispositifs seront suivis et adaptés afin de maintenir la pression sur la Fédération de Russie et de limiter les stratégies de contournement sur le marché pétrolier international.