Les autorités chinoises ont donné le coup d’envoi à la construction d’un vaste projet hydroélectrique sur le fleuve Yarlung Tsangpo, situé dans la région autonome du Tibet. Le Premier ministre Li Qiang a assisté à l’inauguration du chantier, selon les médias d’État chinois. Le projet, qui s’inscrit dans le cadre des priorités nationales en matière d’infrastructure et de développement énergétique, mobilisera un financement public évalué à CNY1 218,2bn ($167,1bn).
Un projet financé par l’État pour sécuriser la production énergétique
L’agence Xinhua a précisé que le complexe comprendra cinq centrales hydroélectriques. L’électricité produite sera acheminée vers d’autres provinces tout en assurant l’approvisionnement local au Tibet. Ce projet, présenté comme un moteur de développement régional, devrait à terme dépasser la production du barrage des Trois Gorges, situé sur le fleuve Yangtsé.
La Chine affirme que cette initiative s’intègre dans ses objectifs de croissance bas carbone, bien que la priorité actuelle soit l’investissement public massif dans les infrastructures hydrauliques stratégiques. Aucun détail n’a été fourni sur les entreprises impliquées dans les travaux, mais le financement relève entièrement d’une initiative de l’État central.
Inquiétudes régionales autour d’un projet à haute tension
L’Inde a réagi en exprimant ses inquiétudes quant aux impacts en aval sur le fleuve Brahmapoutre. Le ministère indien des Affaires étrangères a déclaré en janvier avoir demandé à la Chine de s’assurer que les droits des pays en aval soient respectés. Il a précisé que les autorités surveilleraient attentivement l’évolution du projet.
Les tensions entre les deux puissances, toutes deux dotées de vastes frontières contestées, rendent ce type de projet particulièrement sensible. Le Brahmapoutre constitue une ressource hydrique vitale pour plusieurs États du nord-est indien, ce qui accentue les préoccupations géopolitiques.
Un projet d’État dans une région écologiquement fragile
Le plateau tibétain, où est implanté le barrage, est reconnu pour sa vulnérabilité climatique. Malgré les mises en garde exprimées par plusieurs scientifiques sur les risques environnementaux, Pékin n’a pas indiqué de modifications à son plan initial.
La mise en œuvre de ce projet illustre la capacité de la Chine à mobiliser des ressources publiques considérables pour sécuriser ses approvisionnements en énergie, même dans des zones frontalières sensibles.