Dix banques multilatérales de développement (BMD) actives dans le secteur hydrique ont approuvé des investissements mondiaux totalisant 19,6bn$ (17bn€) en 2024, selon leur rapport conjoint publié en marge de la quatrième Conférence Internationale sur le Financement du Développement à Séville.
Répartition des financements et institutions impliquées
Le rapport annuel conjoint intitulé « Water Security Financing Report », établi pour la première fois en 2025, précise que près des trois quarts des financements validés en 2024 sont alloués à des pays à revenu faible, intermédiaire inférieur et intermédiaire supérieur.
Parmi les institutions participantes figurent la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Asiatique de Développement (BAsD), la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB), la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), la Banque Interaméricaine de Développement (BID), la Banque Islamique de Développement (BIsD), la Nouvelle Banque de Développement (NDB), la Banque Mondiale et la Banque de Développement du Conseil de l’Europe (CEB).
La BEI concentre un quart des financements
La Banque Européenne d’Investissement a représenté plus d’un quart des fonds totaux engagés par les banques multilatérales en 2024 dans le secteur de l’eau, précise le rapport.
Cet engagement important s’inscrit dans le cadre du nouveau programme de la BEI appelé « Water Resilience Programme ». Ce dernier prévoit d’accroître les prêts de l’institution dans le secteur hydrique de 50 % entre 2025 et 2027, pour atteindre un montant total de 15bn€, avec un potentiel catalyseur estimé à 40bn€ d’investissements supplémentaires sur cette même période.
Projets majeurs en collaboration internationale
Parmi les exemples concrets cités dans le rapport, la BEI travaille en partenariat avec la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique de Développement, la Banque Mondiale et la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) afin d’améliorer les infrastructures de drainage à Cotonou, au Bénin. Le projet prévoit l’amélioration du drainage dans 34 bassins pour prévenir les risques d’inondation dans cette région.
En Mongolie, la BEI collabore avec la Banque Asiatique de Développement pour construire des stations d’épuration et renforcer les systèmes de drainage pluvial dans plusieurs villes. À Chypre, la BEI entretient depuis vingt ans un partenariat avec la Banque de Développement du Conseil de l’Europe afin de cofinancer des travaux de construction et de rénovation des réseaux municipaux d’eau potable et d’assainissement.
Le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle, a déclaré à l’occasion de la publication du rapport : « Créer des systèmes hydriques durables dans le monde entier requiert des financements mais également des partenariats associant investissement, assistance technique et connaissances ».