Le marché volontaire du carbone attire 3 milliards dans la biomasse industrielle

Le marché volontaire du carbone intensifie l’intérêt industriel pour la capture du carbone dans les secteurs de la pâte à papier et de la bioénergie, créant une opportunité estimée à 3 milliards de dollars grâce à l’échange de crédits.

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Le développement du marché volontaire du carbone (Voluntary Carbon Market, VCM) entraîne un intérêt croissant des industriels pour les technologies de capture et de stockage du carbone dans la biomasse. La pâte à papier, avec ses émissions élevées de CO₂ biogénique, apparaît comme l’un des secteurs les plus favorables pour l’adoption de ces technologies, selon plusieurs acteurs industriels. Actuellement, les émissions biogéniques résultent principalement de la combustion de matières organiques telles que le bois et les dérivés du papier, représentant une source concentrée idéale pour le captage. Environ 177 millions de tonnes de CO₂ par an sont émises par les 277 usines de pâte à papier en opération en Europe et en Amérique du Nord.

Potentiel financier important du marché volontaire

Avec une efficacité technique de capture pouvant atteindre 90 %, ces usines pourraient générer un flux de revenus significatif via la vente de crédits carbone dans le cadre du VCM. En effet, les crédits de CO₂ biogénique sont actuellement négociés entre 150 et 350 dollars par tonne métrique de CO₂ équivalent (mtCO₂e), selon les données de marché récentes. Ce mécanisme représente un potentiel commercial global estimé à près de 3 milliards de dollars pour les industries concernées. Ce marché attire de nombreux acteurs industriels désireux d’intégrer ces crédits carbone dans leurs stratégies de gestion d’émissions.

La mise en œuvre des technologies de capture de carbone dans les installations existantes (« brownfields ») offre l’avantage technique d’une forte concentration d’émissions, facilitant ainsi le captage comparativement aux projets entièrement nouveaux (« greenfields »). Cependant, ces projets nécessitent un investissement initial substantiel, notamment dans les installations de biomasse pour la production d’énergie (Bioenergy with Carbon Capture and Storage, BECCS). Les coûts varient significativement en fonction de la taille et du type d’installation, les projets de BECCS de 50 à 100 MW atteignant des coûts sensiblement plus élevés que ceux liés à la pâte à papier.

Intérêt croissant des géants technologiques

Parmi les principaux acheteurs de crédits carbone figurent les grandes entreprises technologiques, particulièrement intéressées par ces certificats pour compenser leurs émissions résiduelles. Des sociétés comme Microsoft visent à atteindre une neutralité carbone négative d’ici 2030, intégrant largement ces crédits dans leur stratégie. D’autres grandes firmes technologiques et centres de données adoptent des solutions telles que le BECCS afin de réduire leur empreinte carbone directe et indirecte, répondant ainsi à des engagements internes de durabilité stricts.

Le marché observe actuellement une diversification notable dans les types de projets générant des crédits carbone, allant des solutions naturelles aux solutions technologiques avancées comme la capture directe dans l’air (Direct Air Capture, DAC). Toutefois, le secteur industriel, particulièrement la biomasse, continue de jouer un rôle majeur dans l’accroissement global des volumes de transactions sur ce marché. Les récents contrats impliquant des centrales à biomasse et des papeteries soulignent l’intérêt économique grandissant pour cette catégorie de crédits carbone.

Développement international et cadre réglementaire

Certains pays européens comme la Suède mettent en place des mécanismes spécifiques pour encourager l’utilisation du BECCS par des enchères inversées et des incitations financières directes. Par ailleurs, aux États-Unis, la loi Inflation Reduction Act (IRA), via le crédit d’impôt 45Q, représente une incitation économique complémentaire significative pour les industriels. Cette combinaison de mesures fiscales et de mécanismes volontaires crée un environnement favorable à la croissance rapide du marché.

Le secteur continue donc à évoluer sous l’impulsion conjointe des politiques publiques et des intérêts commerciaux des grandes entreprises technologiques et industrielles. Les prochaines années seront déterminantes pour mesurer précisément l’impact économique et commercial du marché volontaire du carbone dans les industries lourdes, en particulier dans la bioénergie et la pâte à papier.

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