Le projet d’interconnexion électrique sous-marine proposé par la société britannique Xlinks First Ltd., destiné à acheminer de l’électricité renouvelable depuis le Maroc jusqu’au Royaume-Uni, ne recevra pas le soutien du gouvernement britannique. L’annonce officielle intervient après l’examen approfondi réalisé par des experts gouvernementaux, mettant en évidence des inquiétudes majeures quant aux risques cumulés et à l’absence d’alignement avec les priorités stratégiques nationales.
Rejet de l’appui gouvernemental britannique
Michael Shanks, sous-secrétaire d’État auprès du Department for Energy Security and Net Zero britannique, a déclaré au Parlement que « le projet ne correspond pas clairement aux objectifs du gouvernement visant à renforcer les capacités domestiques de production énergétique ». Le gouvernement britannique considère que cette initiative complexe, nécessitant un investissement total de £24 milliards ($33 milliards), porte un niveau significatif d’incertitudes financières et opérationnelles.
La société Xlinks avait sollicité du gouvernement un mécanisme de soutien financier spécifique appelé « contrat pour différence » (Contract for Difference, CfD). Ce dispositif est généralement utilisé au Royaume-Uni pour garantir un tarif d’achat stable et prédéfini aux producteurs d’électricité afin de faciliter les investissements sur les grandes infrastructures énergétiques, notamment offshore.
Réaction des investisseurs face à la décision
Dave Lewis, président d’Xlinks et ancien directeur général de Tesco Plc, a exprimé publiquement sa déception face à ce refus. « Nous sommes extrêmement surpris et profondément déçus que le gouvernement britannique ait décidé de ne pas saisir cette opportunité », a-t-il affirmé, précisant toutefois que l’entreprise envisageait déjà des alternatives pour valoriser autrement le projet.
Ce projet, inédit par son ampleur technologique, devait acheminer environ 11,5 gigawatts de capacité solaire et éolienne installée au Maroc vers sept millions de foyers britanniques. Cette interconnexion électrique exigerait l’installation de câbles sous-marins d’une longueur d’environ 4 000 kilomètres, soit cinq fois plus que la liaison existante entre le Royaume-Uni et le Danemark, actuellement la plus longue liaison sous-marine électrique au monde.
Alternatives et perspectives pour le projet
Sans financement public britannique, Xlinks pourrait envisager d’autres voies afin de concrétiser cette interconnexion. Des partenaires industriels tels que GE Vernova Inc., TotalEnergies SE en France, Abu Dhabi National Energy Co. aux Émirats arabes unis, ou encore Octopus Energy, avaient déjà manifesté un engagement financier concret dans ce projet innovant.
Selon l’évolution des opportunités financières et commerciales futures, Xlinks pourrait potentiellement réorienter son projet vers d’autres pays européens, notamment vers l’Allemagne, qui offre d’autres perspectives pour l’interconnexion de réseaux énergétiques à grande échelle.