Le Burundi vient de franchir une étape cruciale dans son développement énergétique avec l’inauguration officielle de la centrale hydroélectrique de Jiji, située dans la province de Bururi. Cette mise en service constitue la première phase d’un vaste projet énergétique baptisé Jiji-Mulembwe, conçu pour pallier le déficit chronique d’électricité du pays. Le coût global de ce complexe énergétique est estimé à environ 320 millions de dollars américains, financé par un consortium d’institutions internationales. Le gouvernement burundais entend par cette infrastructure réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations énergétiques.
Financement et partenaires internationaux
Ce projet énergétique d’envergure a bénéficié du soutien financier conjoint de plusieurs institutions internationales majeures. Parmi elles figurent la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), la Banque mondiale, ainsi que l’Union Européenne (UE). Initialement estimé à 270 millions de dollars, le budget a été revu à la hausse en raison de dépassements liés aux coûts opérationnels, notamment une enveloppe additionnelle de 50 millions de dollars fournie par la Banque mondiale. L’objectif final de cette infrastructure est de générer environ 235 gigawattheures (GWh) par an.
Les premiers résultats tangibles sont attendus dès la fin complète du projet, prévue en 2025. À terme, la centrale Jiji-Mulembwe permettra à environ 15 000 ménages, 7 000 entreprises et 1 700 installations industrielles d’accéder à un approvisionnement énergétique régulier. Cette capacité accrue représente un potentiel de stabilisation du réseau national tout en répondant à une demande énergétique domestique en constante progression. Ce projet s’insère également dans un plan régional plus large, incluant notamment l’interconnexion électrique Kamanyola-Bujumbura via la sous-station Rubirizi, destinée à relier le Burundi à d’autres projets énergétiques régionaux.
Impacts économiques attendus
L’inauguration de cette centrale intervient alors que le Burundi poursuit un vaste programme de réformes du secteur énergétique, notamment à travers le projet ASCENT, soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 190 millions de dollars. Ce programme ambitionne de moderniser et de renforcer les capacités du réseau électrique national tout en favorisant l’intégration de partenariats public-privé à travers Weza Power, société mixte visant à étendre le réseau électrique national. À terme, près de 2,4 millions de Burundais devraient bénéficier directement ou indirectement des améliorations apportées par ces initiatives.
Le renforcement de la capacité énergétique devrait également avoir un impact positif sur l’activité économique, en particulier dans les zones urbaines et périurbaines ciblées par ces nouvelles infrastructures. En effet, le déficit énergétique actuel constitue un frein significatif à l’expansion économique du Burundi, notamment pour les industries locales qui nécessitent une alimentation électrique fiable pour leur développement. L’accès accru à l’électricité est identifié par les autorités burundaises comme un levier essentiel pour soutenir une croissance économique durable et diversifiée.