Face à une demande énergétique en constante augmentation et des défis techniques croissants sur son réseau existant, Maurice lance un appel d’offres international pour la construction d’une centrale électrique flottante de type « Powership ». Cette infrastructure devra disposer d’une capacité de production estimée à environ 100 mégawatts (MW) et sera alimentée au fioul lourd. L’objectif fixé par le gouvernement mauricien est une mise en service effective au plus tard début janvier 2026. L’appel d’offres est ouvert aux candidatures internationales jusqu’à août 2025, avec un contrat prévu pour une durée initiale de cinq ans.
Contexte énergétique local
Le réseau électrique mauricien est confronté à des interruptions régulières en raison de la vétusté des équipements de production thermique, principalement alimentés par des centrales utilisant du fioul lourd. Ces coupures affectent particulièrement l’île principale, Maurice, où se concentre la majorité de l’activité économique et industrielle du pays. Les centrales flottantes, aussi appelées « powerships », constituent une solution rapide à mettre en œuvre, capable d’être raccordée au réseau électrique existant dans un délai relativement court. Cette technologie est utilisée dans plusieurs pays en développement où les infrastructures traditionnelles peinent à répondre à une demande croissante.
Maurice dépend actuellement à hauteur de 80 % des importations de pétrole pour assurer son approvisionnement énergétique, rendant le pays particulièrement vulnérable aux fluctuations des prix internationaux des hydrocarbures. La future centrale flottante sera ancrée près de la capitale Port-Louis, facilitant ainsi son raccordement rapide au réseau national tout en minimisant les coûts associés aux infrastructures terrestres additionnelles. Cette centrale est envisagée comme une réponse temporaire aux contraintes actuelles, en attendant des développements à long terme sur d’autres sources d’énergie.
Alternatives envisagées à moyen terme
En parallèle de cette initiative, la Central Electricity Board (CEB), compagnie nationale en charge de l’électricité à Maurice, étudie également des solutions à moyen terme telles que l’installation d’une unité flottante de stockage et de regazéification (Floating Storage and Regasification Unit, FSRU). Cette unité permettrait d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL), une ressource considérée comme plus stable en termes de coûts et moins polluante que le fioul lourd actuellement utilisé. Plusieurs études techniques et financières sont actuellement en cours pour évaluer la faisabilité d’une telle installation.
La diversification de son mix énergétique représente un enjeu stratégique majeur pour le pays, dans un contexte marqué par une forte croissance démographique et économique. En effet, le réseau électrique national mauricien doit actuellement faire face à une demande qui croît en moyenne de 3 à 4 % chaque année, une situation qui nécessite des investissements réguliers pour garantir la sécurité énergétique. En parallèle des solutions à base d’hydrocarbures, Maurice développe des projets pilotes dans d’autres domaines énergétiques afin de renforcer son autonomie à plus long terme.