Confronté à une perte de $6,9bn en 2023 après la réduction drastique de sa part de marché en Europe, Gazprom explore activement de nouvelles opportunités commerciales. La société énergétique russe propose désormais des actifs pétroliers et gaziers situés au Nigeria à l’entreprise pakistanaise Oil and Gas Development Company Limited (OGDCL). Cette proposition s’inscrit dans une stratégie d’expansion vers l’Asie où Gazprom souhaite renforcer sa présence en s’appuyant sur ses ressources africaines. Ces informations ont été révélées par la presse pakistanaise après des entretiens récents entre le ministre pakistanais de l’Énergie, Ali Pervaiz Malik, et des représentants de Gazprom à Moscou.
Des actifs stratégiques au Nigeria
Les actifs nigérians visés par cette proposition sont actuellement détenus ou opérés par Gazprom dans le cadre de son partenariat historique avec la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC Ltd). Depuis 2009, Gazprom et la NNPC Ltd coopèrent au sein d’une coentreprise baptisée Nigaz, qui avait initialement annoncé des investissements de $2,5bn dans le développement énergétique au Nigeria. Ce partenariat visait principalement la recherche et le développement de nouveaux gisements pétroliers et gaziers ainsi que la construction d’infrastructures associées. À ce jour, aucune déclaration officielle n’a été formulée par les autorités nigérianes concernant cette potentielle cession d’actifs.
Un repositionnement nécessaire vers l’Asie
Selon les déclarations du ministre Malik, un éventuel partenariat avec l’OGDCL pourrait également établir une plateforme stratégique pour Gazprom en matière d’exploration offshore au Pakistan. L’expansion vers l’Asie représente une initiative centrale pour la société russe, confrontée à une contraction significative de ses opérations européennes en raison des sanctions économiques résultant du conflit en Ukraine. L’offre faite à Islamabad apparaît donc comme une tentative d’accélérer l’implantation de Gazprom sur les marchés asiatiques considérés comme prioritaires. La compagnie russe n’a toutefois pas encore communiqué officiellement les détails précis de cette offre, laissant ouvertes plusieurs interrogations sur les conditions précises de l’accord envisagé.
Gazprom poursuit ainsi ses efforts d’internationalisation dans un contexte financier particulièrement tendu, en recherchant activement des alternatives pour compenser les lourdes pertes subies en Europe. La pertinence stratégique des actifs nigérians dans ce projet d’expansion demeure toutefois à préciser par les acteurs impliqués.