La société britannique Xlinks a annoncé la suspension temporaire des démarches administratives liées à son projet de liaison électrique sous-marine entre le Maroc et le Royaume-Uni, dans l’attente d’une réponse des autorités britanniques concernant un Contrat pour la différence (CfD). Ce mécanisme tarifaire est essentiel pour sécuriser l’équilibre économique du projet. Le câble, d’une longueur prévue de 3 900 kilomètres, doit acheminer l’électricité issue de sources renouvelables marocaines vers le réseau électrique britannique.
Selon une déclaration publique de Dave Lewis, président de Xlinks, l’absence de cadre réglementaire clair au Royaume-Uni freine actuellement la mobilisation des 8 milliards de livres sterling (environ 10,7 milliards de dollars) nécessaires au financement du projet. « Les investisseurs internationaux n’attendront pas indéfiniment », avait-il déclaré en avril dernier, précisant toutefois que des financements restent disponibles mais suspendus à l’obtention de garanties politiques précises.
Suspension en attente d’une décision britannique
Xlinks précise que la suspension actuelle concerne spécifiquement les démarches administratives britanniques, notamment la procédure de Development Consent Order (DCO), essentielle à l’installation du câble sur le territoire britannique. À ce propos, l’entreprise a directement contacté EnergyNews afin de clarifier officiellement qu’elle n’avait jamais envisagé ni évoqué une éventuelle redirection du projet vers l’Allemagne ou vers un autre pays. Xlinks reste pleinement engagée dans le projet initial Maroc-Royaume-Uni et attend une réponse claire des autorités britanniques sur l’accord tarifaire proposé.
Le mécanisme du CfD permettrait à Xlinks d’obtenir un prix fixe de revente de l’électricité sur une période de 25 ans. L’entreprise avait proposé un tarif situé entre 77 et 87 livres sterling (environ 104 à 117 dollars) par mégawattheure. Sans accord clair, les investisseurs hésitent à engager définitivement les fonds nécessaires au lancement effectif du projet.
Conséquences potentielles pour le Maroc
Un retard prolongé ou un échec éventuel du projet pourrait impacter significativement le Maroc, risquant une perte de plusieurs milliards de dollars d’investissements étrangers et de près de 10 000 emplois. Xlinks souligne que ce projet s’inscrit pleinement dans les objectifs stratégiques du Royaume, visant à atteindre 52 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique à l’horizon 2030. Tout retard substantiel dans la réalisation de cette liaison aurait un impact négatif notable sur les ambitions énergétiques du Maroc ainsi que sur les stratégies régionales d’intégration énergétique avec l’Europe.