Interconnexion Europe-Moyen-Orient : enjeux et perspectives du projet GSI

Le Great Sea Interconnector (GSI) est un projet ambitieux visant à relier les réseaux électriques de Chypre, de la Grèce et du Moyen-Orient. Ce câble stratégique pourrait transformer la sécurité énergétique de la région tout en soulevant des défis géopolitiques majeurs.
Pose d'un câble électrique sous-marin en Grèce

Partagez:

La mise en place d’un câble électrique interconnectant les réseaux de l’Europe et du Moyen-Orient représente un projet ambitieux et stratégique pour la région. Le Great Sea Interconnector (GSI), qui reliera la Grèce via la Crète, Chypre et éventuellement Israël, est estimé à 2,4 milliards d’euros. Ce projet vise à renforcer la sécurité énergétique de Chypre tout en réduisant son isolement énergétique. Le ministre de l’Énergie, George Papanastasiou, souligne que cette initiative permettra de relier le réseau national de Chypre aux systèmes équivalents en Europe, ce qui est essentiel dans le contexte actuel de transition énergétique.

Un projet d’envergure

Le GSI, une fois achevé, sera le plus long et le plus profond interconnecteur à courant continu haute tension (HVDC) au monde, s’étendant sur 1 240 km et atteignant des profondeurs de 3 000 mètres. L’Union européenne a exprimé son intention de financer une partie du projet, qui devrait être opérationnel d’ici 2030. Chypre s’engage à contribuer au coût du projet à hauteur de 25 millions d’euros par an pendant cinq ans, financés par les revenus du commerce des émissions de carbone. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de diversifier les sources d’énergie et de renforcer les infrastructures énergétiques de la région.
Les implications géopolitiques de ce projet ne peuvent être ignorées. Le GSI traverse une zone maritime où se chevauchent des revendications de juridiction entre la Grèce, Chypre et la Turquie. Les préoccupations concernant les risques géopolitiques, notamment les tensions avec la Turquie, soulèvent des questions sur la viabilité et le coût final du projet. Papanastasiou a exprimé la nécessité d’une clarté sur les contributions financières et les implications potentielles des tensions régionales.

Défis géopolitiques et juridiques

Harry Tzimitras, directeur du PRIO Cyprus Centre, souligne que bien que les pays aient le droit d’installer des câbles dans les eaux internationales, la Turquie revendique certaines zones comme son plateau continental. Cette revendication pourrait compliquer la mise en œuvre du projet, car la Turquie pourrait exiger un consentement préalable pour les travaux dans ces zones. Tzimitras note que, bien que cette position soit difficile à soutenir dans le cadre du droit international, la Turquie n’a pas encore choisi cette voie.
Les tensions entre les pays concernés semblent souvent se concentrer davantage sur des mesures politiques et des démonstrations de puissance militaire que sur des processus juridiques. En juin, la Turquie a déployé des actifs navals pour surveiller un navire effectuant des travaux d’enquête liés au câble près d’une île grecque, illustrant ainsi les tensions persistantes dans la région. Ces événements soulignent la complexité des relations internationales dans le cadre de projets d’infrastructure d’envergure.

Perspectives d’avenir

Le GSI représente une opportunité significative pour Chypre et les pays voisins de renforcer leur intégration énergétique. En reliant les réseaux électriques, le projet pourrait également favoriser la coopération régionale et la stabilité énergétique. Cependant, la réussite de cette initiative dépendra de la capacité des parties prenantes à naviguer dans le paysage géopolitique complexe de la Méditerranée orientale. Les enjeux de sécurité, de financement et de coopération internationale seront cruciaux pour la réalisation de ce projet.
Les experts s’accordent à dire que la transition énergétique nécessite des infrastructures robustes et interconnectées. Le GSI pourrait servir de modèle pour d’autres projets similaires dans la région, favorisant ainsi une approche collaborative face aux défis énergétiques mondiaux. En intégrant les réseaux électriques, les pays peuvent non seulement améliorer leur sécurité énergétique, mais aussi contribuer à la décarbonation de leurs économies respectives.
Les implications de ce projet vont au-delà des simples considérations économiques. Elles touchent également à des questions de souveraineté, de coopération régionale et de durabilité. Alors que le monde se dirige vers une transition énergétique, des projets comme le GSI pourraient jouer un rôle clé dans la redéfinition des relations énergétiques en Méditerranée et au-delà.

Le Kremlin a confirmé que Vladimir Poutine souhaite s’impliquer dans le règlement du conflit nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, en s’appuyant sur ses liens stratégiques renforcés avec Téhéran.
Le président Lee Jae-myung adopte une diplomatie énergétique fondée sur l'intérêt national, confrontée à un contexte délicat de rivalités internationales qui pourraient créer des situations complexes pour le pays et ses entreprises énergétiques.
Paris et Varsovie ont tenu un atelier bilatéral à Varsovie pour renforcer leur coordination sur les investissements dans les infrastructures électriques et la sécurité d’approvisionnement dans le cadre du Traité de Nancy.
Donald Trump rejette fermement tout enrichissement d'uranium par l'Iran, tandis que la Russie affirme le droit de Téhéran au nucléaire civil, intensifiant les tensions dans les négociations autour du programme nucléaire iranien.
La Syrie a signé un accord de $7bn avec un consortium composé d’entreprises du Qatar, de Turquie et des États-Unis pour reconstruire son secteur électrique national.
Friedrich Merz a confirmé que l’Allemagne bloquerait toute tentative de relancer le gazoduc Nord Stream 2, malgré des appels internes évoquant une possible réouverture du dialogue avec Moscou.
Un mémorandum d’accord officialise la coopération énergétique entre l’Union européenne et l’Organisation latino-américaine de l’énergie, incluant une participation permanente de l’UE aux organes de gouvernance de l’organisation régionale.
Le Premier ministre Viktor Orban a annoncé que la Hongrie s’opposerait juridiquement et politiquement au projet européen de bannir les livraisons d’énergie russe d’ici 2027.
Michael Kretschmer, ministre-président de Saxe, a proposé de reprendre le dialogue avec la Russie autour du gazoduc Nord Stream 2, malgré l’opposition affirmée du gouvernement allemand à tout redémarrage du projet.
Donald Trump appelle le Royaume-Uni à abandonner l'énergie éolienne au profit d'une relance du pétrole offshore, provoquant un débat sur les implications économiques et politiques d'une telle stratégie énergétique après leur récent accord commercial.
La Chine et l’Égypte ont conclu plus de 30 accords à portée énergétique, incluant véhicules électriques, réseaux intelligents et technologies de stockage.
Face à la domination russe dans le projet nucléaire d’Akkuyu, la Turquie accélère ses négociations internationales, cherchant à limiter les risques liés à sa dépendance énergétique et aux possibles conflits d’intérêt stratégiques.
L’Union européenne a élargi ses mesures contre la Russie en visant près de 200 nouveaux navires transportant illégalement du pétrole, dans le cadre de son 17e paquet de sanctions.
Face à la surcapacité industrielle nationale, la Chine intensifie ses investissements internationaux dans les énergies renouvelables, cherchant à dominer les chaînes de valeur mondiales tout en ouvrant de nouveaux marchés pour ses entreprises.
Bruxelles souhaite convaincre le G7 de réduire le prix plafond du pétrole russe à 50 $ le baril, dans le cadre de négociations sur le prochain paquet de sanctions visant les revenus énergétiques de Moscou.
Après trois ans de séparation post-Brexit, le Royaume-Uni et l'Union Européenne annoncent leur intention d'étudier les conditions d'une réintégration du Royaume-Uni dans le marché européen de l’électricité, visant à optimiser les échanges transfrontaliers.
Un partenariat structurant prévoit la construction de lignes HVDC, de centrales au gaz naturel et d’infrastructures de dessalement, avec un financement assuré par un consortium incluant TAQA et Nareva.
Les BRICS dénoncent les sanctions économiques et les restrictions commerciales imposées par l’Occident, mettant en garde contre leurs conséquences sur les marchés énergétiques mondiaux, notamment en matière d'approvisionnement et de stabilité financière du secteur énergétique global.
Au Kenya, la Chine renforce sa position dominante dans le secteur énergétique via des exportations massives de technologies propres et d’importants contrats d’infrastructures, alors que Nairobi accélère ses objectifs énergétiques et industriels à l’horizon 2030.
Des responsables iraniens ont rencontré à Istanbul les membres du trio européen pour discuter du programme nucléaire, alors que Washington menace de nouvelles sanctions en cas de blocage.