À l’heure actuelle, environ 2000 gigawatts de centrales à charbon génèrent chaque année 15,5 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone. Selon l’IEA (International Energy Agency), les émissions doivent atteindre zéro d’ici 2040 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Cependant, la fermeture des centrales à charbon représente un coût important, en particulier lorsque ces installations sont encore endettées ou liées à des contrats d’achat d’électricité à long terme.
Opportunités de transition rentables
L’IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis) a identifié plus de 800 centrales à charbon dans les pays émergents qui pourraient être fermées de manière rentable et remplacées par des installations solaires à partir de la fin de la décennie. Parmi ces centrales, environ 600 ont été construites il y a plus de 30 ans et ont déjà remboursé leur dette, tandis que les 200 autres, construites entre 15 et 30 ans, pourraient également être remplacées de manière rentable.
Défis persistants
Néanmoins, des obstacles subsistent, notamment les subventions aux combustibles fossiles qui gonflent la valeur des actifs existants. Le remplacement des centrales les plus récentes représentera un défi financier plus important, en particulier dans les pays qui continuent à construire de nouvelles capacités à charbon, comme le Vietnam. Les groupes environnementaux ont également critiqué le financement de la transition, considérant qu’il s’agit de payer les pollueurs pour ne pas polluer.
Nécessité d’un cadre réglementaire solide
Paul Jacobson, auteur principal du rapport, souligne la nécessité d’un « pipeline de transactions bien définies, contractuelles et bancables pour passer du charbon aux énergies propres ». Il insiste également sur l’importance de mettre en place des « garde-fous » pour éviter les incitations perverses, en empêchant les entreprises qui construisent de nouvelles centrales à charbon de bénéficier des mécanismes de financement de la transition.
Une perspective enrichissante qui ressort de cette analyse est la possibilité de concilier les impératifs de transition énergétique et de viabilité économique. En exploitant judicieusement les opportunités de remplacement des anciennes centrales à charbon par des installations solaires rentables, les pays émergents pourraient réaliser des progrès significatifs dans la réduction de leur empreinte carbone tout en préservant leur compétitivité économique.