60 % des entreprises visent la neutralité carbone, efforts jugés insuffisants

Plus de la moitié des entreprises mondiales s’engagent sur la neutralité carbone, mais les experts dénoncent l’insuffisance des actions concrètes pour atteindre cet objectif, malgré des annonces ambitieuses.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

Près de 60 % des grandes entreprises mondiales cotées déclarent viser la neutralité carbone d’ici 2050. Cette tendance est particulièrement marquée en Asie, où des multinationales japonaises, chinoises et sud-coréennes ont vu leur nombre d’engagements progresser ces dernières années. Toutefois, ces annonces cachent une réalité plus complexe : la majorité des entreprises recourent à des mécanismes de compensation pour pallier leur incapacité à réduire efficacement leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport du consortium Net Zero Tracker dévoile que seulement 5 % des entreprises étudiées respectent l’ensemble des critères de neutralité carbone définis par des organismes indépendants comme l’ONU. Ces critères incluent des objectifs précis de réduction des émissions, une prise en compte des gaz à effet de serre autres que le CO2, ainsi qu’une limitation de l’usage des compensations carbone. En d’autres termes, les efforts actuels des entreprises pour réduire leur empreinte carbone reposent encore largement sur des pratiques controversées.

Un recours massif aux compensations carbone

L’usage généralisé des compensations carbone, telles que la reforestation ou le financement de projets verts, est au cœur de la critique. En effet, plusieurs études indépendantes remettent en question la réelle efficacité de ces mécanismes, qui permettent aux entreprises de présenter des résultats sur le papier sans réduire véritablement leurs émissions à la source. Ces compensations sont parfois perçues comme un moyen détourné d’éviter des investissements lourds dans la décarbonation directe de leurs processus industriels.
Par ailleurs, les experts dénoncent la mauvaise qualité de certaines de ces initiatives. Des projets de captage de CO2 mal encadrés ou des promesses de reforestation non tenues alimentent la méfiance envers les entreprises qui misent essentiellement sur ces compensations. Les acteurs du secteur de l’énergie s’accordent à dire que, pour atteindre la neutralité carbone, les entreprises doivent revoir leurs priorités en investissant directement dans des technologies de réduction des émissions.

Un besoin urgent de réduction à la source

La priorité, selon les analystes, devrait être donnée à la réduction des émissions de CO2 de plus de 90 % avant d’envisager des compensations. Or, la majorité des entreprises concernées continue à privilégier des solutions temporaires et peu coûteuses au lieu de s’engager dans des projets de transformation profonde de leurs activités. Le secteur de l’énergie, en particulier, peine à adopter les changements nécessaires pour réduire ses émissions à la source.
Takeshi Kuramochi, analyste au NewClimate Institute, souligne que les entreprises asiatiques, bien qu’en croissance en matière d’engagements, manquent encore d’une stratégie cohérente pour parvenir à une réelle décarbonation. Cette observation est partagée par l’Energy & Climate Intelligence Unit (ECIU) et le Data-Driven EnviroLab, qui signalent une tendance mondiale à privilégier des objectifs à long terme sans planification détaillée sur les étapes intermédiaires à franchir.

Une pression accrue sur les entreprises

Les régulateurs, ainsi que les investisseurs, commencent à exercer une pression croissante sur les entreprises pour qu’elles rendent des comptes sur leurs actions de décarbonation. Catherine McKenna, présidente du groupe d’experts de l’ONU sur les engagements « zéro net », estime que ces promesses de neutralité carbone ne sont crédibles que si elles s’accompagnent d’une réelle transparence dans la gestion des émissions.
Pour cela, les entreprises doivent intégrer des outils de suivi rigoureux et des objectifs à court terme, tout en diversifiant leurs investissements dans des technologies de réduction directe des émissions. La transition énergétique mondiale ne pourra être réalisée qu’avec une action combinée des entreprises, des gouvernements et des institutions financières, selon McKenna.

Les multinationales asiatiques face à leurs responsabilités

Les entreprises asiatiques, en particulier celles basées au Japon, en Chine et en Corée du Sud, figurent parmi les plus actives en matière d’annonces de neutralité carbone. Toutefois, selon Net Zero Tracker, beaucoup de ces engagements restent vagues, avec des détails peu clairs sur les mesures concrètes à mettre en œuvre. La pression sur ces entreprises est d’autant plus forte que l’Asie est un des plus grands contributeurs aux émissions mondiales de CO2.
Des initiatives comme celles de Oxford Net Zero cherchent à encourager une approche plus stricte et transparente en matière de décarbonation. Ces initiatives soulignent l’importance pour les entreprises de fixer des objectifs vérifiables et mesurables à chaque étape du processus, et non seulement d’annoncer des ambitions pour 2050 sans plans concrets pour les 5 ou 10 prochaines années.
Les résultats du rapport montrent également que les pays les plus avancés dans ce domaine restent concentrés en Europe, où les régulateurs imposent des exigences plus strictes aux entreprises. Cela contraste fortement avec certaines régions d’Asie, où la réglementation reste moins contraignante.

Hanwha Power Systems livrera des compresseurs CO₂ MVR pour un projet CCUS en Europe

Hanwha Power Systems a signé un contrat pour fournir des compresseurs de recompression mécanique de vapeur dans une centrale à cycle combiné européenne intégrant le captage et stockage du carbone.

1 460 GtCO2: l’étude Nature rebat l’allocation du sous-sol mondial

Une limite prudente de 1 460 GtCO2 pour le stockage géologique redessine l’arbitrage entre abattement industriel et retraits nets, avec un besoin d’injection comparable à l’industrie pétrolière et une répartition onshore/offshore qui conditionne logistique, coûts et responsabilités.

Frontier achève le puits de stockage de carbone le plus profond aux États-Unis

Frontier Infrastructure Holdings a foré un puits de 5 618 mètres dans le Wyoming, établissant un record national et renforçant le potentiel du Sweetwater Carbon Storage Hub pour le stockage industriel de dioxyde de carbone.
en_11402092030540

Equinor, Shell et TotalEnergies lancent la première injection sous-marine de CO2 en Norvège

Le projet Northern Lights a injecté son premier volume de CO2 sous la mer du Nord, marquant une étape industrielle pour le transport et le stockage du carbone en Europe.

Verra et S&P Global lancent une nouvelle infrastructure pour dynamiser les crédits carbone

Verra et S&P Global Commodity Insights s’allient pour créer un registre de nouvelle génération visant à renforcer l’intégration des marchés carbone et améliorer la transparence des transactions.

Singapour et Thaïlande scellent un accord Article 6 pour les crédits carbone

Singapour signe avec la Thaïlande son premier accord régional sur les crédits carbone, ouvrant la voie à de nouveaux flux financiers et à une coopération renforcée dans l’ASEAN.
en_1140200841540

GIP acquiert 49,99 % d’Eni CCUS Holding dans un accord stratégique carbone

Eni cède près de la moitié du capital d’Eni CCUS Holding à GIP, consolidant ainsi une structure dédiée aux projets de captage et stockage de carbone à l’échelle européenne.

Les fonds portent leurs positions carbone européennes au plus haut depuis avril

Les investisseurs détiennent 28,9 millions d'EUA nets longs au 8 août, niveau record depuis quatre mois. Prix stables autour de 71 euros malgré fondamentaux divergents.

Le Canada alloue $1,83 mn à TerraFixing pour développer la capture de carbone

Le gouvernement fédéral finance le projet d’une entreprise d’Ottawa visant à concevoir une unité de capture de CO2 adaptée aux climats froids et intégrable dans un conteneur maritime.
en_1140100828540

Fluenta équipe un site en Louisiane avec le système Bias-90 FlarePhase pour mesurer le CO₂

L’entreprise Fluenta a finalisé l’installation de son système Bias-90 FlarePhase sur le site Pelican Amine Treating Plant en Louisiane, une avancée pour la mesure des flux de gaz torchés à très forte concentration en dioxyde de carbone.

Le marché carbone albertain plonge sous la barre des 25 dollars face à l’oversupply persistant

Les crédits carbone albertains s'échangent à 74% sous le prix fédéral alors que l'inventaire atteint trois années de surplus, soulevant des questions sur l'équivalence réglementaire avant la revue de 2026.

UK ETS : le marché des removals carbone face aux défis de prix et d’approvisionnement

L'intégration des crédits de captage carbone dans le système d'échange britannique d'ici 2029 soulève des questions sur l'écart de prix avec les allowances et la capacité d'approvisionnement limitée.
en_1140310735540

Carbon Ridge installe la première unité de capture carbone centrifuge à bord d’un navire de Scorpio Tankers

Carbon Ridge franchit une étape majeure en déployant la première technologie de capture carbone par centrifugation sur un pétrolier de Scorpio Tankers, accompagnée d’un nouveau tour de financement dépassant 20 M$.

Elimini et HOFOR signent un accord pour un projet BECCS de grande ampleur à Copenhague

Elimini et HOFOR s’allient pour transformer l’unité AMV4 d’Amagerværket avec un projet BECCS, visant la capture massive de CO₂ et la création de crédits carbone certifiés. —

Carbonova reçoit $3,20mn pour une unité pilote de nanofibres de carbone à Calgary

Carbonova obtient $3,20mn du programme Advanced Materials Challenge pour lancer la première unité de démonstration commerciale de nanofibres de carbone à Calgary, accélérant le développement industriel dans les matériaux avancés.
en_114028072031540-2

Chestnut Carbon obtient un financement non-recourse inédit de $210mn pour l’afforestation aux États-Unis

Chestnut Carbon a sécurisé un crédit non-recourse de $210mn mené par J.P. Morgan, marquant une avancée pour le financement de projets d’afforestation et l’essor du marché volontaire américain du carbone.

TotalEnergies investit dans la gestion forestière durable avec NativState aux États-Unis

TotalEnergies scelle un partenariat avec NativState pour développer treize projets de gestion forestière sur 100 000 hectares, offrant une alternative économique à la coupe intensive de bois pour des centaines de propriétaires privés.

Gevo vend des crédits carbone issus du captage en profondeur au Dakota du Nord

Gevo commercialise pour la première fois des certificats de retrait de CO2 certifiés Puro.earth, issus de son site du Dakota du Nord, en réponse à la demande croissante pour des crédits carbone à haute intégrité.
en_114022072047540-2

Drax accroît son leadership en tant que premier émetteur de carbone au Royaume-Uni en 2024

Le site de production de Drax enregistre une hausse de 16% de ses émissions, consolidant sa position de principal émetteur britannique, selon une analyse publiée par le groupe de réflexion Ember.

Graphano Energy dévoile une première estimation de ressources pour le graphite de Lac Saguay

Graphano Energy annonce une première estimation de ressources minérales pour ses propriétés de graphite de Lac Saguay, au Québec, avec un potentiel de développement immédiat près de voies de transport majeures, appuyé par des analyses indépendantes.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.