Le gouvernement français prévoit de fusionner l’Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN) avec d’autres organisations. Cette décision soulève des interrogations quant au sort de l’expertise française en matière de sûreté nucléaire. Le gouvernement veut lancer un programme de construction de six à quatorze réacteurs et respecter les délais impartis. Les salariés de l’IRSN seront répartis entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée de réglementer le secteur, et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Toutefois, cette décision suscite des inquiétudes et les syndicats du personnel de l’IRSN appellent à la grève le 20 février.
Une réforme pour « aller plus vite »
Le gouvernement français a annoncé la fusion de l’IRSN avec d’autres organisations afin de « renforcer l’ASN ». Les experts estiment que cette décision a été prise pour « aller plus vite » dans le cadre d’un programme de construction de six à quatorze réacteurs. Le ministère de la Transition énergétique a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une critique du travail de l’IRSN, mais plutôt d’une volonté de renforcer l’ASN.
Des inquiétudes quant à l’indépendance et à la qualité de l’expertise
Les experts estiment que la décision de fusionner l’IRSN avec d’autres organisations soulève des inquiétudes quant à l’indépendance et à la qualité de l’expertise. Les salariés de l’IRSN ont acquis un savoir-faire reconnu en France et à l’étranger. La fusion avec d’autres organisations pourrait entraîner la perte de ce savoir-faire. Les syndicats du personnel de l’IRSN ont appelé à la grève le 20 février pour protester contre cette décision.
Une remise en question de l’indépendance de la recherche
La fusion de l’IRSN avec d’autres organisations suscite des interrogations quant à l’indépendance de la recherche. Les experts estiment que les ancêtres de l’IRSN se sont progressivement émancipés du CEA après l’accident de Tchernobyl. L’IRSN suit quotidiennement le niveau de la radioactivité en France et dans les pays voisins, et informe largement le public en cas d’événement nucléaire. La CGT de l’IRSN s’interroge sur la gestion d’un éventuel accident nucléaire dans la gestion duquel l’IRSN jouerait aujourd’hui « un rôle important ». Les discussions sur la réforme commencent à peine et le ministère estime qu’elle prendra un an à un an et demi pour être mise en oeuvre.